23 novembre 2010

Les volcans italiens, mythe et réalité

par Claude ALSAC

9. Une référence toujours actuelle :

l’éruption du Vésuve en 79 ap. J.– C.

décrite par Pline le Jeune

 

Une éruption plinienne : le Mont Redoubt (péninsule de Kenai en Alaska),
le 21 avril 1990

(Document USGS)

Le Vésuve,, inactif depuis des siècles, était considéré comme une montagne au sol particulièrement fertile dont les vignes donnaient  des vins agréables au palais. La possibilité de nouvelles éruptions était ignorée de presque tous. En  62 ap. J.-C. un violent tremblement de terre a largement détruit  Pompéi. Suite à cette catastrophe, le caractère de la ville aurait changé : beaucoup des riches propriétaires fonciers seraient partis et une nouvelle classe sociale – artisans et commerçants – se serait implantée. Mais, si le séisme avait marqué les esprits, personne n’envisageait l’éventualité d’une éruption cataclysmale. Quand celle-ci se produisit, Pline l’Ancien, qui avait déjà étudié le rôle du volcanisme dans la formation des îles,  partit de Misène pour observer le phénomène et porter secours à des amis. Il débarqua à Stabies où il trouva la mort. Son neveu,  Pline le Jeune, a donné en 104, dans deux lettres, à Tacite une description  précise de l’éruption du Vésuve : encore aujourd’hui, les éruptions de ce type sont qualifiées de « pliniennes » par les volcanologues du monde entier. Il décrit en particulier la forme caractéristique, en pin parasol du panache de projections : « La nuée s'élançait dans l'air, sans qu'on puisse distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait. L'événement fit connaître ensuite que c'était du Mont Vésuve. Sa forme approchait de celle d'un arbre et particulièrement d'un pin : car s'élevant vers le ciel comme sur un tronc immense, sa tête s'étendait en rameaux. Peut-être le souffle puissant qui poussait d'abord cette vapeur ne se faisait-il plus sentir ; peut-être aussi le nuage, en s'affaiblissant ou en s'affaissant sous son propre poids, se répandait-il en surface. Il paraissait tantôt blanc, tantôt sale et tacheté, selon qu'il était chargé de cendre ou de terre… une cendre plus épaisse, plus chaude." (Pline le Jeune, Lettres, tome II, Livres IV-VI)

 

 

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