Avec l’invention de l’imprimerie (1440) et le développement des universités indépendantes (Bologne crée dès le 11e siècle, Naples en 1224 par Frédéric II de Souabe) le savoir et les échanges culturels s’accroissent mais l’explication de l’activité volcanique par l’interaction de l’eau et du feu a toujours cours. Tel est le cas dans le livre « l’Etna », œuvre du jeune patricien Pietro Bembo. P. Bembo (1470-1547), fils de l’ambassadeur de Venise à Florence et podestat à Ravenne, se passionna beaucoup plus pour les lettres que pour la politique où il aurait eu une carrière toute tracée. En 1492 il partit en Sicile pour suivre l’enseignement du meilleur professeur de grec de l’époque. Après une année entièrement consacrée à l’étude, il fit avec un de ses amis l’ascension de l’Etna, lieu mythique souvent décrit dans les nombreux textes latins et grecs qu’il avait étudiés. À son retour à Venise, il fait éditer par le célèbre imprimeur, Aldo Manuce son livre « De l’Etna » pour lequel est créé le caractère « Bembo », toujours en usage en typographie. Cet ouvrage est en latin mais P. Bembo, grand admirateur de Pétrarque, fut parmi les premiers auteurs à écrire en toscan, ce qui nuisit à sa renommée dans sa patrie, la Vénétie. P. Bembo reprend la thèse d’Aristote expliquant les éruptions par l’action des vents souterrains : « … si elle (la mer) atteint quelque endroit plus faible ou si elle trouve une partie de la terre peu robuste, elle les érode beaucoup plus facilement et progresse jusque dans les viscères. En conséquence, la mer s’ouvre une voie et l’ouvre ainsi aux vents : c’est pourquoi les zones maritimes sont très sujettes aux tremblements de terre, à la différence des zones intérieures. Si ensuite des vents furieux pénètrent dans des veines riches de soufre, il n’est pas difficile qu’ils provoquent des incendies car le soufre est particulièrement inflammable et la force des vents embrase d’autres matières ». |