Le jésuite allemand Kircher (1602-1680), surnommé « l’homme aux cent savoirs », s’est fait descendre dans le cratère de l’Etna lors de l’éruption de 1630 pour mieux observer les phénomènes. Il a proposé dans « Mundus subterraneus », ouvrage magistral considéré comme le premier traité de géologie, l’hypothèse de feux en profondeur communiquant entre eux par des canaux et débouchant en surface par les volcans.
Cependant, l’explication des éruptions volcaniques par la montée en surface des roches fondues (magmas) venant de la profondeur, a eu beaucoup de mal à s’imposer. Jusqu’au 18e siècle, deux écoles s’opposent avec acharnement : les « neptunistes » pour lesquels toutes les roches se sont formées par dépôts dans les mers et les « plutonistes » qui enseignent que les roches volcaniques viennent de laves en fusion venant des profondeurs.
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Trois apparitions brutales de volcans apportent les arguments définitifs aux plutonistes :
- la surrection brutale en 1538 du Monte Nuovo dans les Champs Phlégréens, volcan qui atteignit en quelques semaines la hauteur de 150 mètres.
- l’émersion entre 1707 et 1711 de l’île de Néa Kameini dans le cratère de Santorin. :
- l’apparition subite en 1831 de île, Fernandinea entre la Sicile et l’Afrique du Nord. Si elle mit un terme à la querelle des scientifiques, la formation inattendue de cette île, dans une zone d’intérêt stratégique, fut à l’origine d’incidents diplomatiques. Après le gouvernement sicilien qui, le premier y planta son drapeau, l’Angleterre et la France y envoyèrent successivement leurs vaisseaux et la rebaptisèrent Graham pour les anglais, Julia pour les français. Par chance, l’îlot disparut sous les flots quelques mois plus tard, coupant court à toute complication politique.
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