Année 2003-2004 : 16 décembre 2003

En Italie, la couleur grecque,

par Marie Annette Fourneyron

 

Au sud-est de la Grande Grèce, des italiotes dont l’influence sur les peuples Iapyges voisins se heurtera à une grande résistance avant de s’imposer peu avant la fin de la période colonisatrice…

Fondée par les Parthéniens (des spartiates adultérins), en 706 av. J.-C., Tarente ne diffusa vraiment sa culture en Apulie que lors du IVe s, son “siècle d’or“, sous le gouvernement du pythagoricien Archytas. Réciproquement, ses ateliers de poterie s’enrichirent alors du savoir-faire des ateliers iapyges (Canosa, Arpi, Ruvo) héritiers eux-mêmes d’une lointaine influence mycénienne. De l’interpénétration des deux traditions nacquit la céramique apulienne, aux formes et motifs décoratifs d’une grande originalité.

 
  • Askos iapyge, de style daunien listata, v. 350 av. J.-C., décoré de formes géométriques en bandes bordées de doubles lignes, de figures zoomorphes et d’une tête féminine. Ce dernier motif sera récurrent dans le décor des vases apuliens. (à gauche)
  • Situle de style apulien à figures rouges, 325/ 300 av. J.-C. ; une des faces est décorée d’une tête de femme occupant tout l’espace (à droite)
 

 

 
  • Trozzella messapienne aux anses à rouelles typiques, datée du IVe s. av. J.-C. ; son décor sobre, composé de motifs végétaux stylisés témoigne de la persistance du style iapyge à côté de la richesse figurative des vases apuliens, auxquels d‘ailleurs elle imposera sa forme.
  • À la même époque, le Peintre du Primato formé en Apulie, a décoré ce nestoris (nom grec des trozzelle) de figures appartenant à l’univers dionyso-orphique : tympanon, signe de participation à la félicité divine, thyrse et motifs végétaux, promesses de renaissance. La queue de satyre dont le jeune défunt est pourvu le signale comme devenu participant au cortège de Dionysos.
 

 

 
<< retour
En Italie, la couleur grecque 3/5
suite >>
©ACORFI