23 novembre 2010

Les volcans italiens, mythe et réalité

par Claude ALSAC

5. Les légendes dans l’antiquité

 

Le bassin d’Encelade à Versailles

Statue de Gaspard de Marsy

(photo issue de mythologie.fr)

Pour les poètes, ce sont les sursauts et convulsions des géants enfouis par Jupiter après leur révolte contre les dieux de l’Olympe qui provoquent les séismes et éruptions (Encelade ou Typhon sous l’Etna, Mimas sous le Vésuve).

« On dit que le corps d’Encelade, à demi brûlé par la foudre, est accablé sous cette masse, et que l’Etna l’écrase de tout son poids ; le géant exhale son haleine enflammée par le gouffre entr’ouvert, et chaque fois qu’il retourne ses flans fatigués, la Sicile entière tremble en mugissant, et le ciel se couvre de fumée » (Virgile, Enéide, III, 578-582)

« Et maintenant, son corps inerte est étendu près d’un bras de mer, comprimé par les racines de l’Etna, tandis qu’Héphaïstos forge son fer brûlant sur les cimes où il est établi. C’est de là que jailliront un jour des fleuves de feu, qui de leurs dents sauvages dévoreront les vastes plaines de la féconde Sicile. C’est ainsi que Typhon exhalera sa colère, en lançant ses traits brûlants au milieu d’une insatiable tempête de feu, tout calciné qu’il est par la foudre de Zeus » (Eschyle – Prométhée enchaîné, 361-372)

Les éruptions et leurs cortèges de malheurs sont parfois interprétés comme des châtiments divins. C’est ainsi que Virgile (70 – 19 av. J.-C.) présente dans les Géorgiques (I-466-473)  les éruptions de l’Etna qui ont suivi en 44, 36 et 32 av. J.-C. l’assassinat de Jules César (44 av. J.-C.) « Le soleil, après la mort de César, prenant pitié de Rome, couvrit d’un voile sanglant son disque lumineux, et fit craindre à un siècle parricide une nuit éternelle. (…) Combien de fois nous vîmes l’Etna, brisant ses voûtes profondes, inonder les campagnes des Cyclopes, et rouler des tourbillons de flammes et des rochers liquéfiés »

 

 

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