23 novembre 2010

Les volcans italiens, mythe et réalité

par Claude ALSAC

14. La géothermie

 

 

C’est à Larderello en  Toscane (18 km  au Sud de Volterra, 35 km à l’Est Sud-est de Florence) qu’a été construite la première centrale géothermique du monde.

Il n’y a pas de volcan actif sur ce site, mais  le magma se trouve à faible  profondeur (2,5 à 3km), d’où un gradient géothermique élevé : la température augmente de 100° tous les 100 mètres (la normale est de l’ordre de 3,3°/100m).  Les « cratères » visibles dans la région ne sont pas volcaniques : ils se sont formés lors d’explosion produite par les explosions dues à la présence de vapeur d’eau surchauffée dans le sous-sol (exemple : le lac Vecchienna qui s’est formé vers 1282).

 

La présence de ces eaux à haute température était connue des étrusques qui les exploitaient pour la fabrication d’émaux. Les Romains y avaient construit des thermes.

Dès la fin du 18e siècle, les boues chaudes furent exploitées pour en extraire du borax (indispensable pour les soudures). Cette exploitation se faisait en faisant évaporer les fluides dans des lacs artificiels. Elle devint véritablement industrielle en 1818 quand un français, François de Larderel, utilisa la vapeur captée à sa sortie de terre pour accélérer l’évaporation. L’entreprise se développa rapidement et la ville du site industriel fut baptisée « Larderello » en l’honneur de son directeur. 

En 1905, suite à un contentieux avec la compagnie d’électricité, il fut décidé que l’usine produirait elle-même, son électricité. La production de borax devenant moins rentable, c’est cette nouvelle activité qui est développée. A tel point qu’au lendemain de la première guerre mondiale, l’usine fut rachetée par la Compagnie des chemins de fer italiens pour démarrer l’électrification de son réseau. Depuis, la zone de Larderello et celle, voisine,  du Monte Amiata (dernières éruptions il y a 180 000 ans) ont été prospectées avec succès. L’Italie est le 10ème producteur mondial d’électricité géothermique.

Des recherches ont été amorcées dans les Champs Phlégréens et autour du Vésuve. La forte sismicité observée entre 1982 et 1984 dans les Champs Phlégréens et l’élévation de 1, 80m du sol, ont conduit à abandonner ces recherches. De nouveaux sondages sont programmés : ils devraient aller jusqu’à 4 km de profondeur. L’objectif déclaré est de mieux appréhender le risque volcanique et sismique. Ils sont contestés car susceptibles, selon certains avis, de provoquer une catastrophe. Un des arguments des défenseurs de ces sondages est que, d’après des résultats d’études géophysiques récentes, le magma se trouverait à 8 km de profondeur.

 

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