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 6 décembre 2022

 

 

 

Introduction à la géologie de la Sicile

par Pierangelo ROMANO

 

En fait notre causerie fut une visioconférence. Grâce à Skype, nous avons pu établir une liaison audio/vidéo entre Pierangelo ROMANO, qui était devant son ordinateur à Palerme et la salle Érasme à Orléans. 

À l'instant prévu, notre géologue sicilien, par le truchement du vidéoprojecteur, est apparu sur l'écran. Après la présentation d'usage, non pas prononcée par le président, indisponible, mais par Claude ALSAC et Ida DI-CARLO, tous deux géologues, la séance a pu commencer.   
 

Cette conférence est une introduction simplifiée à la longue et très complexe histoire géologique de la Sicile.

Contexte géologique général 

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Toute la partie septentrionale de la Sicile et une zone montagneuse dont le point culminant (monte Soro) atteint 1847m. Cet ensemble fait partie d’une grande unité structurale qui s’étend des Apennins à l’Afrique du Nord : la chaîne apennino-maghrebine. 

 

Les principales formations géologiques de Sicile 

Une carte géologique simplifiée de la Sicile conduit à distinguer 3 grands types de formations géologiques : les roches sédimentaires, les roches métamorphiques (formées par transformation des roches sédimentaires lors de leur enfouissement en profondeur sous l’effet de la pression et de la température) et les roches volcaniques. Les roches sédimentaires sont de loin les plus abondantes. Très variées (calcaires, argiles…), elles correspondent à des dépôts de 300 millions d’années pour les plus anciennes à 700 000 ans pour les plus récentes. 

Dans la chaîne appennino-maghrebine elles ont été plissées et déformées par les contraintes liées à la tectonique des plaques.
Un type particulier de roche sédimentaire retiendra notre attention : les évaporites. Ce sont des dépôts formés lors de l’évaporation de l’eau de mer : le sel par exemple. Leur présence et l’épaisseur de leurs couches en Sicile s’expliquent par un phénomène géologique survenu il y a environ 5,5 millions d’années : le détroit de Gibraltar s’est fermé et, du coup, la Méditerranée s’est asséchée. Du calcaire, puis du gypse (« pierre à plâtre ») et du sel se sont déposés sur plusieurs centaines de mètres. 

Les roches métamorphiques (formées par transformation des roches sédimentaires et volcaniques lors de leur enfouissement en profondeur sous l’effet de la pression et de la température) sont localisées dans monts Peloritani à l’extrémité nord-est de l’île, d’où elles se prolongent en Calabre. Ce sont les roches les plus anciennes de l’île : plus de 300 millions d’années. 

Les roches volcaniques : L’Etna qui culmine à 3357m est le massif volcanique le plus important de la Sicile. Des formations volcaniques mises en place avant lui affleurent au Sud de Catane. En mer, les îles Éoliennes (Lipari, Vulcano, Stromboli, …) au Nord et Pantelleria au Sud-Ouest sont des volcans. À cet ensemble impressionnant il faut ajouter des volcans sous-marins. 

Cette intense activité magmatique est le résultat de la tectonique de plaques, mais elle s’est produite dans des contextes variés : le magma des îles Éoliennes résulte de la fusion de la plaque entraînée en profondeur lors de la subduction, celui de Pantelleria provient de la fusion partielle du manteau dans des failles en extension (rift). 

 

Un peu de géologie appliquée 

Les roches calcaires sont depuis l’Antiquité exploitées pour la construction des monuments. Certaines colorées en rouge ou en jaune par des impuretés produisent un effet décoratif certain (Chambre des députés à Rome).

Le sel a fait l’objet d’une exploitation importante : des mines abandonnées sont aujourd’hui ouvertes à la visite.

L’altération en profondeur des dépôts gypseux a  produit du soufre qui a été fait l’objet d’une importante exploitation minière jusqu’au 20e siècle. 

 

Pour conclure : la Sicile paradis géologique !

Les paysages géologico-touristiques siciliens les plus spectaculaires sont facilement visibles dans les parcs naturels régionaux. Deux d’entre eux sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO : l’Etna et les îles Éoliennes.  

Après quelques questions et les réponses de notre conférencier, ce dernier fut applaudi et les spectateurs quittèrent la Sicile pour retrouver la fraîcheur orléanaise d'un soir de décembre. 

 

 

Vous pouvez écouter (et voir) la vidéoconférence en suivant les liens ci-dessous.

Petit diaporama