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8 novembre 2022
Pietro BEMBO, un prince des lettres, un grand humaniste
Graziella BAÏO-LE CLAIR
Graziella, notre conférencière de ce soir est arrivée hier de Venise. Nous la connaissons bien, puisqu’elle nous a déjà présenté à quatre reprises des causeries sur l’Italie, ainsi il fut question de la Scuole Grandi di Venizia, de la création des théâtres publics et de l'opéra baroque, du dernier Titien et enfin, de La Renaissance à Venise ou la naissance du livre moderne (Manuzio). Aujourd’hui, elle nous propose :
Pietro Bembo fut un prince des Lettres, poète, humaniste et collectionneur au cœur de la Renaissance italienne.
Il aborda le problème de la codification de la langue italienne en fournissant des règles qui transformèrent le toscan. Ce dialecte devint, grâce à lui, une véritable langue littéraire. Son rôle fut capital pour la diffusion en Europe du modèle poétique hérité de Pétrarque.
Né à Venise en 1470, dans une ancienne famille patricienne, la personnalité de son père et son rôle au sein du gouvernement de la République, lui permirent un apprentissage et une formation littéraire et mondaine, grâce aussi à l'amitié de Ludovico Ariosto et la collaboration d’Aldo Manuzio qui lui imprimera le Canzoniere de Petrarca et la Commedia de Dante, en format de poche, une première dans l'histoire du livre.
La contribution de Pietro Bembo à l'élaboration de l'italien aboutira à la naissance de la plus importante grammaire de l'époque Le Prose nelle quali si ragiona della volgar lingua (1525)
Ses contacts et ses amitiés avec les personnages des principales cours humanistes italiennes de l'époque comme Ferrara, Urbino et surtout Florence lui permirent de consolider sa formation.
Durant son séjour à Rome à partir de 1513 comme secrétaire du pape Médicis Léon X, Bembo aura la possibilité de connaître Raffaello et tout l'entourage humaniste et artistique de la cour papale et choisira d'embrasser la carrière ecclésiastique qui était avec celle de courtisan la meilleure trajectoire pour un homme de lettres.
En 1521 Pietro quittera Rome pour s'établir à Padoue qui deviendra sa résidence principale jusqu'en 1538 où le pape Paul III Farnèse le nomma cardinal, charge qu'il gardera jusqu'à sa mort en 1547.
Il fut enterré dans l'église de Santa Maria sopra Minerva, à Rome, parmi les tombeaux des deux papes médicéens Léon X et Clément VII, tandis qu'un cénotaphe en sa mémoire fut placé dans la basilique de Saint Antoine à Padoue.
À la fin de cette belle conférence, notre amie vénitienne fut chaleureusement applaudie.
