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22 février 2022
Appia de Paolo RUMIZ
par Daniel LABRETTE
Notre conférencier de ce soir, Daniel LABRETTE nous a entrainés au sud de Rome, en suivant un parcours qui aboutit à un roman, ou un reportage, c’est selon. Cette conférence avait pour titre :
Quand quelques hurluberlus entreprennent une balade de 612 km sur les chemins tracés par Appius Claudius Caecus et Trajan, il y a 2334 ans maintenant…
Pendant 29 jours, à l’été 2015, Paolo Rumiz, le chef de bande, va mener son monde au rythme de ses pas, sur Appia, car c’est d’elle dont il s’agit, de Rome à Brindisi, sur la côte Adriatique.
Bon œil, certes, pour admirer ou haïr, mais surtout bon pied, car Rumiz en infatigable voyageur — n’a-t-il pas parcouru l’Italie et l’Europe en tous sens — affirme : « On ne connaît le monde qu’avec ses pieds, comme il ne faudrait écrire qu’avec ses pieds ! »
Chaque page d’Appia est un émerveillement, dans une somptueuse nature, devant un monument au lourd passé historique ou devant une table chargée des mets et vins locaux les plus raffinés. On en oublie, hélas, les paysages ravagés, l’inertie de l’administration, l’indifférence des populations ou l’implacable mainmise des omniprésentes mafias.
Il faut, sans cesse éviter les embûches, chercher son chemin enfoui sous la végétation ou caché dans les propriétés privées. Chaque avancée est une victoire chèrement acquise que l’on savoure le soir à l’étape, même en dansant la tarentelle, malgré la fatigue accumulée.
Qu’est-ce que les Italiens vont chercher ailleurs ? Sur les chemins de Compostelle, par exemple, alors qu’ils ont, sous leurs pieds, la voie royale. C’est une trahison ! Tout est là. Il suffit d’affirmer, comme le disait si bien Marcel Proust : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
Cette soirée se termine par les nombreux applaudissements d’une salle conquise, qui gardera longtemps le souvenir de ce voyage.
