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11 janvier 2022

 

Histoire et aventures de quelques tableaux italiens

par Jean-Louis GAUTREAU

 

Ce mardi soir, 11 janvier 2022 à l’ACORFI, nous nous sommes réunis salle Érasme pour entendre parler :


d’Histoire et aventures de quelques tableaux italiens

Cette causerie de Jean-Louis GAUTREAU, adhérent de longue date et connu pour sa passion des beaux-arts, nous a dévoilé ainsi quelques mésaventures qui ont jalonné la vie de certaines œuvres exposées dans nos musées.
Voici ce que nous a relaté notre conférencier, critique d’art orléanais, connu pour son blog riche en renseignements sur les Musées français de province.

« J’ai toujours aimé connaître l’histoire des tableaux tant l’époque et le lieu de création de l’œuvre que des informations sur son auteur, peintre ou sculpteur. De plus, j’éprouve beaucoup de plaisir à découvrir les aventures attachées à certaines œuvres d’artistes renommés. C’est pourquoi j’ai eu envie de vous communiquer quelques exemples qui m’ont “interpellé” ! Voici quelques aventures exemplaires. »

1. En 1911, la Joconde fut volée par un ouvrier peintre, italien, dans des circonstances qui paraissent inconcevables de nos jours. Pendant les deux guerres mondiales, cette Dame italienne n’a cessé d’être déplacée de cachette en cachette afin d’échapper aux voleurs de tout acabit.

2. Deux panneaux inconnus de Giovanni Bellini surgissent d’une collection française et permettent d’identifier avec certitude deux panneaux du Louvre provenant du même polyptyque.

3. Lors de l’inventaire d’une maison, un petit panneau destiné à la déchetterie se révèle être une œuvre rarissime de Cimabue, résultat du démembrement d’un diptyque.

4. Une peinture de Vittore Carpaccio du musée Correr, représentant deux femmes, prend du sens, quand la partie supérieure est découverte au musée Getty. Ces deux panneaux qui se complètent parfaitement ne représentent que la moitié d’une composition plus importante dont les autres éléments ne sont pas connus.

5. Le conservateur du musée de Bergame reconnaît une œuvre originale de Andrea Mantegna en voyant une petite toile, considérée jusqu’alors comme une copie d’atelier. De plus, il retrouve la partie inférieure de l’œuvre, découpée par un marchand peu scrupuleux.

6. Le tableau du Corrège, figurant une Vierge à l’enfant, a appartenu à plusieurs collections prestigieuses avant de parvenir au Musée des Beaux-Arts d’Orléans.

Il est intéressant d’évoquer le nom de Everhard Jabach, grand amateur de peintures, qui joua un rôle important dans l’enrichissement des collections françaises. En effet, il vendit ses chefs-d’œuvre à Louis XIV.

7. Les quatre toiles du « Cycle d’Hercule » peintes par Guido Reni furent commandées par le duc de Mantoue. Elles seront vendues au roi d’Angleterre avant d’être rachetées par Everhard Jabach qui les céda, justement, à Louis XIV.

 

 

8. Le « Cycle d’Apollon et les neuf Muses » réalisé par Giovanni Baglione fut commandé par le duc de Mantoue. Les dix toiles, offertes à Marie de Médicis pour obtenir une faveur, ont été saisies à la Révolution et déposées au musée d’Arras en 1938.

9. C’est en déambulant dans un couloir du musée de Nice qu’un rayon de soleil propice a permis à Philippe Costamagna et l’un de ses amis, tous deux spécialistes de la peinture italienne du XVIe siècle, de reconnaître une œuvre de Bronzino, recherchée depuis des décennies.

10. Le parcours s’achève par un rappel des circonstances rocambolesques de l’acquisition, par Napoléon III, de la fabuleuse collection Campana. Ce sujet a été traité dans un exposé en 2011. Quatre tableaux de cette collection sont toujours visibles sur les cimaises du musée d’Orléans.

C’est ainsi que nous passionnent les œuvres d’art et leurs histoires quand elles sont enrichies d’anecdotes pittoresques. Tout ce qu’elles ont vécu contribue à leur légende et fait partie de l’histoire de l’art. Il arrive que des tableaux démantelés par les guerres, les ventes successorales ou la vénalité de marchands d’art retrouvent leur intégrité, même partielle, après de longues recherches entamées par des spécialistes passionnés. C’est toujours émouvant d’assister à ces découvertes et de ressusciter ainsi la personnalité et le savoir-faire des artistes.
En effet, le public de l’ACORFI se montra intéressé par ce riche exposé basé sur la contemplation de certaines œuvres peintes qui savent nous « raconter des histoires » en même temps qu’elles charment notre œil sollicité qui apprend à écouter pour mieux s’en saisir.

 

Vous pouvez écouter (et voir) la conférence en suivant les liens ci-dessous.
 
Petit diaporama
 
   

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