Retour à la page de présentation des conférences de la saison 2011-2012 21 février 2012
Étude de quatre repas de Véronèse. Repas ou banquets ?par Jean-Louis GAUTREAU
Cette année, Jean-Louis Gautreau a souhaité étudier devant nous quatre toiles célèbres de Véronèse représentant un repas ou un banquet. Trois des quatre tableaux appartiennent aux collections du musée du Louvre ; le quatrième est à Venise. Ces commandes religieuses ont toutes été peintes entre 1559 et 1573. Paolo Caliari, dit Véronèse, est né à Vérone en 1528. Il entre dans plusieurs ateliers de sa ville natale. En 1553, il s’installe à Venise et participe à de grands chantiers de décoration. Il commence aussi à peindre des toiles monumentales représentant des « repas » bibliques pour orner les réfectoires des couvents et monastères vénitiens. Il meurt le 19 avril 1588 d’une pneumonie. Le Louvre possède les tableaux suivants : Les Pèlerins d’Emmaüs réalisé en 1559 – Les Noces de Cana, en 1562-63 – et Le Repas chez Simon le Pharisien, qui date de 1570-73. Cette dernière toile est en dépôt au château de Versailles. Le conférencier commence par Les Pèlerins d’Emmaüs, la toile la plus ancienne qui est une œuvre de jeunesse. La composition est un peu archaïque car deux épisodes de la rencontre avec les Pèlerins sont représentés. Jésus et les pèlerins, vêtus à l’antique, sont entourés des membres de la famille du commanditaire habillés à la dernière mode. Ils assistent à la scène biblique. La deuxième œuvre étudiée, Les Noces de Cana, est le plus célèbre, et c’est aussi le plus grand tableau des collections du Louvre (6,72 x 9,94 m). Son histoire est extraordinaire. Il a été commandé en 1562, pour orner le réfectoire du monastère de San Giorgio Maggiore construit par Andrea Palladio. Le tableau a fait partie des œuvres d’art attribués à la France en vertu du traité de Campoformio en 1797. Le transport a été difficile. Après la chute de l’Empire en 1815, il aurait dû être restitué à Venise, mais le directeur du musée Napoléon (futur musée du Louvre), Dominique-Vivant Denon, a fait valoir la fragilité de la toile pour qu’elle reste en France. Il observe aussi, les serviteurs occupés à des tâches diverses, les animaux, les objets, la vaisselle, les mets présentés sur la table. Une foule de détails séduisants et toujours très colorés. Et bien sûr, le cadre dans lequel se déroule ce repas constitué d’architectures monumentales. Pour chacune des quatre toiles, le conférencier rappelle les circonstances historiques dans lesquelles chaque toile à été commandée. Toutes ont été conçues pour décorer le réfectoire d’un monastère ou d’un couvent de divers ordres, Bénédictins, Servites ou Dominicains. L’épisode de la vie de Jésus, représenté sur la toile, est expliqué et resitué dans les textes bibliques.
Une belle soirée très appréciée.
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