Année 2002-2003 : 27 mai 2003

CARLO GOLDONI ou l’honnête aventurier,

par Simonetta Fedrigo

Goldoni est né à Venise en 1707 dans un milieu aisé.

Après de brillantes études de droit, il est successivement : substitut à la Chancellerie de Chioggia, docteur en droit à Padoue, avocat de ministre à Venise, avocat à Pise.

Sa profession lui demande beaucoup de déplacements à travers l’Italie : “l’honnête aventurier”, c’est lui.

À Livourne, il rencontre la troupe Medebach (1742), il travaillera aussi avec la troupe Imer.

Passionné de comédie, il signe un contrat avec le théâtre San Samuele, puis s’engage au théâtre San Angelo pour lequel il écrit “Le Serviteur de deux maîtres”, et “La Veuve rusée”.

À 31 ans il entreprend sa Réforme : confronter les arlequinades et les improvisations grotesques de la Commedia dell’Arte à un théâtre comique inspiré de la réalité contemporaine, riche en faits divers, en événements quotidiens.

La Commedia restera source d’inspiration pendant un certain temps, puis Goldoni donnera sa préférence à la comédie de caractère (Les Rustres, La Locandiera), à la comédie d’intrigue (Barouffe à Chioggia).

Son activité est intense : 220 œuvres, dont 117 comédies.

Il sera contrarié dans son action et critiqué par l’abbé Chiari (et ses romans), et Carlo Gozzi (et ses fables).

Il écrira des pièces de théâtre et surtout ses "Mémoires", œuvre primordiale pour la compréhension de son œuvre.

Fatigué par les luttes qu’il doit mener, il accepte l’invitation du Théâtre Italien de Paris, et quitte Venise le 22 Avril 1762.

Finalement il se rend à Versailles,et devient professeur d’Italien des enfants royaux (Louis XV, Louis XVI).

Retiré à Paris, privé de sa pension de cour par la Convention, il mourra dans l’indigence à Paris le 6 février 1793.

Les 117 comédies de Goldoni :

• 1734  : Premier contrat avec la Troupe Imer

• 1738  : “Momolo, Honnête Homme”. Goldoni entreprend sa Réforme. Son activité devient intense; les comédies se succèdent par séries de quatre, puis de vingt.

• 1745 : “Le Serviteur de deux Maîtres”, “Le Trompeur”, “L’Homme prudent”, “La Veuve rusée”.

• 1747 : “Les deux Jumeaux de Venise”.

• 1749/1750/1751 : Attaqué par des coteries, il se dépense sans compter : 27 comédies, dont
  “La bonne Épouse”, “L’Avocat vénitien”, “Le Théâtre comique”, “Les Femmes susceptibles”, “La Bottega del Caffé”, “Menteur”, “Le Poète fanatique”, “Le Joueur”, “L’Ami véritable”, “La fausse Malade”, “La Femme volubile”,“Le Bavardage des Femmes ”,“Molière”, écrit en vers martelliens, etc...

• 1752 Sept comédies : “La sage Épouse”, “Les Femmes jalouses”, “La Servante amoureuse”, “Les Tracasseries Domestiques”, etc...

• 1753 : “La Locandiera”, “Le Bavard puni”, “La femme vindicative”, “La Femme à Tête de linotte”, etc... six comédies.

• 1754 : six comédies, “La Maladie nerveuse” ; conflit avec les coteries.

• 1755 : six comédies, “L’entortilleur”, “L’Homme du Monde”.

• 1756 : “L’Avare”, “L’Amant de lui-même”, “La femme seule”, “La pupille”, “La Villégiature”.

• 1757 : 5 comédies dont “L’Esprit de contradiction” ; polémique avec Gozzi.

• 1758 : Pièces en vers en dialecte vénitien : “Les femmes de bonne humeur”, “La Femme bizarre”, “La Femme sagace”, “La Femme qui dirige”, “La Femme forte”, “L’Ecole de danse”
  Voyage à Rome, plus trois comédies.

• 1759 : “Les Amoureux”, plus deux comédies.

• 1760 : “Les Rustres”, “La Femme à Intrigues”, plus trois comédies.

• 1761 : Réponse à la fable de Gozzi : “L’Amour des Trois Oranges” - Trilogie de la “Villégiature”,
  plus huit comédies.

• 1762 : “Barouffe à Chioggia” (qui illustre la vitalité du petit peuple), plus deux comédies.

Peu avant sa mort paraissent ses “Mémoires“(1783-1787), écrites en français, tandis qu’à Venise son Théâtre n’est plus contesté.

L’exposé de Simonetta Fedrigo est suivi de nombreuses questions sur la popularité plus ou moins grande de Goldoni en France, son influence sur le théâtre italien de son temps, sur son usage des langues italienne et française (et aussi du dialecte vénitien) et sur les mises en scène actuelles de ses pièces, sur toutes les scènes, et par tous les genres de troupes.

 Pour approfondir :

• L'article Goldoni de Yahoo-Encyclopédie

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