De tous les pays du monde LItalie est celui qui accorde au football la plus grande place dans la vie de son peuple. La récente (mai 2003) finale de la Ligue des Champions entre deux équipes italiennes, a une nouvelle fois placé le calcio, le football italien , au centre de lactualité.
Chaque semaine le calcio déplace des milliers de personnes. Les stades peuvent accueillir de grandes foules : 85.000 à Milan et Rome, 70.000 à Turin. Ajoutons-y des millions de téléspectateurs, à la maison ou dans des salles.
Sous ce terme on pratiquait à Florence durant la Renaissance, une sorte de football. Dabord
joué dans les rues et sur les places, ce calcio sest peu à peu organisé, joué par de nobles citoyens dans des vêtements somptueux durant le carneval ou les événements spéciaux.
La dernière partie officielle eût lieu en janvier 1739, Piazza Santa Croce. On en reprit lhabitude à partir de mai 1930, en y jouant à la manière dune partie mémorable, celle du 17/2/1530.
Les parties se déroulent Piazza Santa Croce. Les calcianti (joueurs) des 4 quartiers historiques, avec les couleurs : Bianchi de Santo Spirito, Azzuri de Santa Croce, Rossi de Santa Maria Novella et Verdi de San Giovanni.
Le calcio fiorentino se joue en juin, en 3 parties, il y a 2 parties éliminatoires, la finale a lieu le 24 juin, fête de St Jean patron de Florence
Le jeu ressemble au football actuel avec apport de rugby et de lutte : durant les rixes les capitaines interviennent afin de calmer les équipes. Il faut faire entrer le ballon dans le but adverse, si lon marque on a une caccia, si lobjectif est raté ladversaire marque une mezza caccia.
Sans doute les clubs italiens ont-ils toujours rencontré des difficultés financières, mais cest maintenant que la situation est devenue, comme en France mais plus quen France, dramatique. Malgré lapport des droits de Télévision qui ont permis de tripler leur Chiffre dAffaires en cinq ans, et le soutien du sponsoring et de la vente dobjets, lexplosion des frais salariaux, due essentiellement aux salaires élevés des joueurs, a mis plusieurs clubs en faillite.
Les présidents de clubs, bien que souvent eux-mêmes chefs dentreprise expérimentés, ne réussissent pas toujours bien dans la gestion des clubs de football. La cotation en bourse de certains clubs ne permet pas dassainir leur situation, qui repose avant tout sur les plus-values acquises avec la vente des joueurs.
Les grands clubs (Juventus, de Turin, Milan AC, Inter de Milan, Roma et Lazio) sont souvent mieux lotis que les autres, étant favorisés par leur volume dentrées, et leur notoriété qui leur garantit des droits de télévision élevés. Les clubs moyens et petits, toujours menacés de la relégation en championnat inférieur, et exclus de laccession aux championnats européens par leur classement insuffisant, sont les plus en difficulté.
Saison 2000/2001 :
les comptes des 18 Clubs italiens de Série A | ||
Droits de télévision |
619
|
53,78 %
|
Tickets / abonnements |
187
|
16,25 %
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Sponsoring |
150
|
13,03 %
|
Vente produits club |
195
|
16,94%
|
Millions d'Euros |
51
|
100,00 %
|
Rapport salaires/chiffre d'affaire : | |
Italie | 75 % |
France | 64 % |
Grande bretagne | 60 % |
Espagne | 55 % |
Allemagne | 46 % |
Leur nombre : une enquête récente a eu lieu sur le nombre des supporters :
À titre indicatif on compte en Europe 15 millions de supporters pour le Real Madrid.
Le choix dun club à supporter (tifare) est très sérieux, et revêt le tifoso dune véritable identité, sapparentant au choix dune nationalité, souvent transmise dans la famille, de père en fils ou fille.
Cest pourquoi les tifosi arborent le nom et les couleurs de leur club, comme sil sagissait des couleurs de leur pays.
Voici des exemples de la manière dont on appelle les supporters, selon le club :
ou selon la couleur des maillots
Les rapports passionnés qui lient les tifosi à leur équipe sexpriment par des signes extérieurs aussi voyants ou sonores que possible :
Les tifosi, cest aussi lesprit de bande, laffirmation, la rage de paraître. On assiste malheureusement à certaines outrances de la part des ultras : manifestations contre les présidents de clubs, les entraîneurs, les arbitres (les tifosi se plaignent souvent de larbitrage, trouvé injuste), injures ou réactions racistes à légard des joueurs noirs (surtout sils appartiennent au camp adverse).
Ce que lon rencontre aussi, exprimé par les tifosi, cest le complexe de la petite ville, ou la rivalité des villes moyennes entre elles, sexprimant par des apostrophes dans les différents dialectes ou accents. Cest particulièrement vrai dans le nord de lItalie, où se trouvent la plupart des clubs de première série
Il y de bons côtés dans lesprit tifosi, cest la solidarité, la mise en valeur des identités locales. Surtout les tifosi fournissent aux joueurs un soutien incomparable durant la partie, parculièrement dans les moments difficiles.
Il y a de bonnes tifoseries auprès de : Chievo Verona, Nàpoli, Milan AC , Inter, la Juve.
Cette dernière, quon appelle la Vecchia Signora est aimée et quelquefois détestée dans tous les coins de lItalie. Chaque club est soutenu par de nombreuses associations de tifosi.
Il existe un prix pour les associations de tifosi les plus disciplinées : la remporté récemment le North Side 1994 du Chievo (devant Parma et Udinense)
Bien loin dêtre rétrogrades, les clubs de football et les associations de tifosi se servent de tous les moyens modernes de communication : journaux, S.M.S., messages électroniques, les forum, appelés muro (chacun peut déposer son message sur un mur électronique, les sites sur Internet (site napolitain sur Maradona, en 6 langues)
Lassistance apporta une ample contribution à la découverte de ce phénomène de société, par des demandes dexplications, ou des précisions sur certains points (le but divin de Maradona).