Les Abruzzes constituent la région italienne la plus élevée en moyenne : 60 % du territoire se situent au-dessus de 700 mètres.
Bien que situées à la latitude de Rome, leur dialecte est méridional, ayant fait partie longtemps du royaume de Naples.
Elles contiennent le Gran Sasso, 2900 mètres, la plus haute montagne des Apennins. Les provinces des Abruzzes sont : LAquila, Téramo, Pescara, Chieti.
Limitées à lEst par la mer Adriatique, les Abruzzes ont de très belles plages, exploitées touristiquement ou sauvages.
Jadis terres pauvres, ruinées par lémigration de ses travailleurs, les Abruzzes sont devenues relativement riches grâce au tourisme, de montagne et de mer. Un artisanat très renommé sy maintient.
Des chants populaires et des poèmes de ses hommes illustres (dAnnunzio, Ugo Betti) ont décrit le charme de cette région, la rudesse de la vie quon y menait, et la simple humanité de ses habitants (si bien mis en évidence par Mme Guerci, photographiée cicontre).
Activités économiques :Récit d'un écrivain Sud-Africain, prisonnier des Allemands en Italie
et sauvé grâce à la générosité des montagnards des Abruzzes
L'AVVENTURA D'UN POVERO CRISTIANO |
L'AVENTURE D'UN PAUVRE CHRÉTIEN |
Sulle pendici, del monte della Rocca, essi raggiunsero il villaggio di Roccacasale. Benché questo fosse già gremito di ex prigionieri, e non vi fosse plu' una sola famiglia a esserne sfornita, i tre furono ugualmente accolti a braccia aperte. L'intera popolazione, poverissima, si dava da fare dalla mattina alla sera per procurare agli ospiti un'alimentazione decente, mentre i tedeschi affiggevano sui muri manifesti che minacciavano la pena capitale a chiunque aiutasse i prigionieri alleati evasi. Un giorno i tedeschi arrivarono con un camion e prelevarono trenta ostaggi. |
Sur les pentes des Monts de la Rocca, ils rejoignirent le village de Roccasale, déjà rempli de prisonniers et bien que toutes les familles soient mal approvisionnées, tous les trois furent accueillis de la même façon, à bras ouverts. La population entière, très pauvre, se devait de tout faire, du matin au soir, pour fournir à leurs hôtes une alimentation décente, tandis que les Allemands affichaient sur les murs des manifestes qui promettaient la peine capitale à quiconque aiderait les prisonniers alliés évadés. Un jour les Allemands arrivèrent en camion et prirent trente otages. |
Con l'avvicinarsi dell'autunno apparvero sui pascoli delle vicinanze i primi greggi in transumanza verso le Puglie. Era la meta a cui pensavano, i militari alleati fuggiaschi. A uno di quei greggi si accodò anche il Krige. Lo conduceva un pastore che ne era anche il proprietario, un tale Bartolomeo oriundo del Teramano, che non fece difficoltà ad accoglierlo. Ben presto il Krige si accorse che anche gli altri uomini al servizio, di Bartolomeo erano falsi pecorai. Strada facendo, essi incontravano altri greggi col medesimo eccesso di guardiani; tutti erano diretti verso il Sud. |
À l'approche de l'automne, apparurent sur les pâturages voisins, les premiers troupeaux en transhumance vers les Pouilles. C'était le moyen auquel pensaient les militaires alliés pour fuir. À l'un de ces troupeaux, se joignit aussi Krige. Un berger le conduisait, il en était aussi le propriétaire, un certain Bartolomé, originaire de Teramano : il ne fit aucune difficulté à l'accueillir. Très vite Krige eut conscience que les autres hommes au service de Bartolomé étaient aussi , de faux bergers. Sur la route, ils rencontraient d'autres troupeaux avec le même surplus de gardiens, tous se dirigeaient vers le Sud. (Les pouilles où étaient les américains) |
Durante una sosta notturna, in prossimità del fronte, vari pastori vennero da Bartolomeo., Essi erano in grave apprensione. Sedettero intorno a un gran fuoco sul quale arrostiva un agnello appena scuoiato e parlarono quasi tutta la notte, Da une grotta vicina il Krige, che sapeva un po' d'italiano, poté seguire tutta la loro conversazione. |
Durant une pause nocturne, près du front, divers bergers vinrent près de Bartolomé. Ceux-ci ressentaient une grande appréhension. Ils s'assirent autour d'un grand feu sur lequel rôtissait un agneau, à peine dépouillé, et parlèrent toute la nuit. D'une grotte voisine, Krige, qui savait un peu d'italien, put suivre la conversation. |
A turno i pastori parlarono del pericolo imminente. Il passaggio del fronte, dicevano, non sarebbe stato facile. Di notte? Impossibile, le pecore si sarebbero disperse, alcune sarebbero precipitate in qualche burrone, si sarebbero ferite, i cani avrebbero abbaiato, avrebbero dato l'allarme, destato l'atteniione delle sentinelle; di giorno, ancora peggio, sarebbero con certezza avvistati dai tedeschi che avrebbero sparato. Il travestimento degli ex prigionieri non li avrebbe ingannati; erani, troppo giovani e biondi e signorili, anche vestiti da contadini. 1 pastori si scambiarono le ultime notizie sulle rappresaglie tedesche contro la popolazione civile. Erano stati sequestrati mandrie di vacche e greggi di pecore, erano state fucilate varie famiglie. La conversazione andè avanti con lunghe pause e ripetizioni di cose già dette. Erano gli argomenti del buon senso. Il Krige prevedeva la triste e inevitabile conclusione, che perè nessuno osava proporre apertamente. Lo stesso Bartolomeo disse: « Avete ragione. Nessuno potrà darci torto ». Il Krige stava per alzarsi e dichiarare ai pastori che condivideva la lorc, preoccupazione; avrebbe radunato gli altri ex prigionieri che si trovavano nelle vicinanze e discusso con es ' si come affrontare il pericolo da soli, come militari. Ma Bartolomeo aveva ripreso a parlare. « Abblamo portato questi uomini fin qui » diceva « sono forestieri, non conoscono la montagna. Çome possiamo abbandonarli? Siamo cristiani, no? » Nessuno tra i pastori mosse obiezione, la transumanza continuo per la strada prevista ed ebbe fortuna, avendo i tedeschi, poche ore Prima, evacuato quel tratto di fronte. |
Chacun leur tour les bergers parlaient du danger imminent. Le passage du front, disaient-ils, ne serait pas facile. De nuit ? Impossible, les bêtes se disperseraient, risquaient d'être précipitées dans un ravin, se blesseraient, les chiens aboieraient, donneraient l'alerte, éveillant l'attention des sentinelles. De jour, encore pire, ils seraient sûrement repérés par les allemands qui tireraient. Le déguisement des prisonniers ne les tromperait pas : ils étaient trop jeunes, trop blonds, trop distingués, même habillés en paysans. Les bergers échangeaient les dernières nouvelles sur les représailles allemandes contre la population civile. Des troupeaux de vaches étaient pris et aussi des troupeaux de moutons certaines familles étaient fusillées. La conversation se faisait avec de longues pauses, on répétait des choses déjà dites. C'était les arguments du bon sens. Krige prévoyait la triste et inévitable conclusion que, cependant, personne n'osait exprimer ouvertement. Le même Bartolomé dit : "Vous avez raison. Personne ne pourra vous donner tort. Krige allait se lever et dire aux bergers qu'il partageait leurs préoccupations ; il devait rejoindre les autres prisonniers qui se trouvaient dans le voisinage et voir, avec eux, comment affronter le danger, tout seuls, comme des militaires. Mais Bartolomé s'était remis à parler : "Nous avons amené ces hommes jusqu'ici, disait-il, ce sont des étrangers , ils ne connaissent pas la montagne. Comment pouvons-nous les abandonner ? Ne sommes nous pas de chrétiens ?" Aucun, parmi les bergers, ne fit d'objection ; la transhumance se poursuivit, par la route prévue, les Allemands ayant évacué, quelques heures plus tôt cette partie du front. |
Prima di lasciare Roma e tornarsene nel Sud-Africa, nel 1945, Uys Krige mi prese a testimone di due suoi voti: avrebbe scritto un libro su questa contrada che egli chiamava "terra amica e prediletta», e appena possibile sarebbe tornato portando con sé sua figlia, nella convinzione che avrebbe giovato all'educazione della ragazza conoscere quei posti e quella gente. |
Avant de quitter Rome, pour retourner en Afrique du Sud, en 1945, Uys Krige me fit part de deux de ses souhaits : il écrirait un livre sur cette contrée et, dès que possible, il reviendrait, avec sa fille, en ayant la conviction que la connaissance de ces lieux et de ces gens serait utile à son éducation. |
Ignazio Silone |
Ignazio Silone |
Traduction, en français, de Colette Blondeau
CANTO D'EMIGRANTI |
LE CHANT DES ÉMIGRANTS |
Il canto degli emigranti del contemporanco Ugo Betti è accorato e struggente. Nessun rancore, nessun lamento esce dalla bocca di chi lascia tutto dietro di se e cede con rassegnata obbedienza a una necessità che sembra fatale e inevitabile. |
"Le chant des émigrants", du poëte contemporain Ugo Betti, est triste et poignant. Aucune rancur, aucune plainte, dans la bouche de ceux qui abandonnent tout derrière eux et obéissent avec résignation à une nécessité fatale et inévitable. |
Con la miserla empimmo questa sacca, |
Poussés par la misère nous avons rempli cette besace, |
0 genti, se da voi avemmo torti, |
Ô bonnes gens, si nous avons eu des torts envers vous, |
Padre, per noi non avere temenza, |
Père, pour nous n'aie crainte, |
E nostra madre vestita di nero |
Et notre mère, vêtue de noir |
Ugo Betti |
Ugo Betti |
I PASTORI D'ABRUZZIO |
LES BERGERS DES ABRUZZES |
Settembre, andiamo. E tempo di migrare. |
Septembre, allons. Il est temps d'émigrer. |
Han bevuto profondamente ai fonti |
Ils ont bu longuement aux sources |
E vanno pel tratturo antico al piano, |
Et ils vont à la plaine par l'antique draille, |
Ora lungh'esso il litoral cammina |
Maintenant le long de son littoral marche |
Ah perché non son io co' miei pastori ? |
Ah ! Pourquoi ne suis-je pas avec mes bergers ? |
Gabriele d'Annunzio |
Gabriele d'Annunzio |
Traduction, en français, des deux poèmes par Marie-Antoinette Louf-Cani
Une douzaine de photos illustre ces propos
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