Retour à la page de présentation des conférences de la saison 2019-2020 10 décembre 2019
Giordano Bruno, Galileo Galilei, la pluralité des mondespar Jean-Marie BOURVEN
Ce mardi soir, 10 décembre 2019, à l’ACORFI , nous allons entrer dans le monde vertigineux de l’astronomie grâce à une conférence donnée par Jean-Marie Bourven. Évoquant les théories des savants de l’Antiquité en passant par les découvertes des physiciens de la Renaissance italienne, Giordano Bruno et Galileo Galilei, le conférencier a bâti un long exposé éclairé par de nombreux schémas explicatifs.
Giordano Bruno, Galileo Galilei, la pluralité des mondes.
La pluralité des mondes, avant d’être une réalité comme nous le démontre chaque jour la découverte d’une nouvelle exoplanète, a été dès les origines de l’astronomie antique une question liée aux différents modèles du Monde. Qu’est-ce qu’un monde ? A la fois un espace, une temporalité, une délimitation de la création divine ? Du IIe siècle de notre ère jusqu’à la fin du XVe siècle une seule représentation, scientifiquement élaborée et théologiquement satisfaisante, s’est imposée : le modèle géocentrique (la Terre au centre du Monde) et fermé de Ptolémée. Cependant, poussé par la réflexion philosophique de quelques penseurs du Moyen-Age (Nicolas Oresme, Nicolas de Cuse…) puis bouleversé par les calculs précis de Nicolas Copernic le modèle géocentrique est fortement ébranlé (1543) faisant poindre à l’horizon de la pensée le modèle héliocentrique (le Soleil au centre du Monde). Ainsi en pleine Renaissance, une révolution scientifique se produit progressivement, à l’encontre des certitudes religieuses (Eglise) et philosophiques (Aristote, Platon). Deux lumières venant d’Italie viendront éclairer la naissance du nouveau modèle : Giordano Bruno (1548-1600) et Galileo Galilei (1564-1642). Le premier, visionnaire génial, à la fois poète, érudit, philosophe, affirme l’infinité d’un Univers sans centre peuplé d’une infinité de mondes. Le second, mathématicien hors-pair, physicien habile et imaginatif, démontre par l’observation optique le mouvement héliocentrique de la Terre autour d’elle-même et autour du Soleil ainsi que l’existence d’autres systèmes planétaires (Jupiter et ses satellites). Dès 1610, malgré les oppositions les plus violentes (Bruno est soumis au bûcher le 17 Février 1600 à Rome, Galilée à un procès humiliant en 1633) le système héliocentrique et l’univers infini s’imposeront à l’aube du siècle des lumières. Cependant, il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que l’enseignement du modèle géocentrique soit définitivement abandonné… sauf chez les marins où il sert de modèle de base à la navigation astronomique. Rien n’est jamais simple !
Vous pouvez écouter (et voir) la conférence en suivant les liens ci-dessous.
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