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12 décembre 2017

 

Les deux vies de Catherine CORNARO

par Geneviève COSTES

 

Nous avons écouté ce mardi soir, une amie acorfienne de longue date, Geneviève Costes que l’on peut qualifier d’érudite passionnée d’histoire et de littérature.

Elle nous a déjà parlé des sujets suivants :

  • L’école de médecine de Salerne (le 11 décembre 2007)
  • Les Italiens en Libye en compagnie d’André Lingois (5 mai 2009
  • Une croisière de touristes américains vers l’Italie, racontée par Mark Twainn écrivain américain de la deuxième partie du XIXe siècle (4 février 2014)

Caterina Cornaro fille d’une grande famille vénitienne a épousé Jacques II Lusignan, roi de Chypre en 1472, après la mort de son mari en 1473. Elle a vécu et régné sur l’île jusqu’en 1489. Dès son retour, à Venise elle a reçu le territoire d’Asolo, où elle s’est entourée d’une cour d’artistes et d’écrivains. Ce sont ces deux périodes que j’ai appelé les deux vies de Caterina.

L’île de Chypre avait depuis longtemps intéressé Venise, car elle était un carrefour important pour les courants commerciaux entre l’Italie et les ports de l’Asie Mineure. De plus elle constituait un rempart contre la menace ottomane sur la Méditerranée orientale. Ce mariage offrait une occasion à la Sérénissime de s’implanter dans l’île. Le règne de Caterina, après la mort de son mari, fut marqué par des complots de la part des Catalans et des Napolitains, rivaux commerciaux des Vénitiens. Venise accentua son emprise sur la reine réduite à un rôle fictif jusqu‘à son abdication en 1489 et prit le contrôle de l’île.

À son retour dans sa patrie, elle reçut la principauté d’Asolo. Elle s’installa dans le château de la ville et dans une propriété campagnarde, où elle fit construire une villa, le « Barco », préfiguration des villas palladiennes. Il en reste des vestiges qui permettent d’en imaginer la splendeur. Elle y attira des artistes comme Giorgione et Lorenzo Lotto et des écrivains, en particulier, Pietro Bembo.

Après sa mort en 1510, elle eut une renommée posthume qui servit la gloire de Venise et de sa famille, puis au 19e siècle elle devint l’héroïne romantique de nombreux ouvrages qui furent publiés à son sujet d’abord en France et en Italie. On peut citer par exemple l’opéra de Donizzetti.

Des applaudissements et quelques questions ont marqué l’intérêt des spectateurs qui firent ainsi plus ample connaissance avec cette figure royale de la très républicaine Venise, quand elle colonisait les mers.

 

Vous pouvez écouter (et voir) la conférence en suivant les liens ci-dessous.

 
Petit diaporama
 
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