Retour à la page de présentation des conférences de la saison 2014-2015
14 avril 2015
Le voyage de Goethe en Italie (2° partie)
par Pierre STAELEN
Cette deuxième partie a commencé par le résumé de la première, complété
d'images dont la majorité étaient nouvelles. A part ce changement, il n'est pas
utile de commenter à nouveau le premier séjour à Rome ni les voyages à Naples
et en Sicile, que l'on trouvera dans le compte rendu du 2 décembre 2014.
Avant de décrire le long séjour à Rome qui suivit, de juin 1787 à mai 1788, on
s'est arrêté sur les conditions de création du journal de voyage. Or ce journal n'a
été publié qu'en 1816/1817, comme une partie de l'autobiographie en plusieurs
volumes que Goethe était en train d'écrire. Ce journal s'appuyait à la fois sur les
notes prises par Goethe durant son voyage, et sur les lettres qu'il écrivait d'Italie à
ses correspondants, en particulier à son amante, Charlotte von Stein.
Ce premier journal n'allait pas plus loin que juin 1787. La seconde partie, qui fait
l'objet de cette conférence, n'a été écrite et publiée qu'en 1829. Elle n'a plus la
forme d'un journal de voyages, mais de divers reportages sur la vie de Goethe à
Rome.
A l'aide d'images, la conférence tente de décrire cette période de la vie de
Goethe, son appartement, et ses tentatives pour ajouter le dessin à ses talents.
Goethe partage la vie de plusieurs personnalités et artistes, allemands pour la
plupart, leurs excursions en province et visites des musées ou des sites de
l'antiquité, sans oublier le spectacle que représentaient pour lui les grandes
cérémonies religieuses.
Mention est faite des visites de Goethe à l'Académie de France et ses tableaux
comme ceux de David, des visites à la Galleria Colonna, et à la statue appelée
l'Hercule Farnèse.
C'est peut-être par suite de sa rencontre avec le poète Vincenzo Monti qu'il fut
admis à l'Académie de l'Arcadie, spécialement décrite dans la conférence.
La Chapelle Sixtine est sans doute le lieu qui le plus attira Goethe durant ce
séjour. Il nous décrit longuement ses visites. Objets aussi de son attention, le
musée Pio-Clementino et le Musée du Capitole.
Puis c'est le compte rendu, nécessairement succinct, des fortes impressions
ressenties par Goethe aux spectacles offerts par le Carnaval Romain. La
description des courses de chevaux “libres”, s'appuie sur des essais de peinture
de Delacroix. Les pittoresques coutumes du peuple de Rome ne peuvent être
que brièvement décrites, tandis que Goethe dans son journal y consacre de
nombreuses pages.
Lors d'un séjour d'agrément à Castel Gandolfo, Goethe y fait la connaissance
d'une jeune milanaise qui - c'est une fatalité - est déjà fiancée. Il ne la revoit qu'au
moment de quitter Rome. Encore une idylle ratée !
Enfin et à regret Goethe doit abandonner son existence romaine. Sa dernière visite est pour le Colisée, qu'il admire en récitant une élégie d'Ovide qui nous
rappelle son amour des textes latins.
Le journal est muet sur voyage du retour, bien qu'il fût l'occasion pour Goethe de
passer encore un mois en terre italienne. La découverte de lettres écrites au Duc
Charles-Auguste de Weimar nous fournit quelques éléments sur son passage à
Florence et Milan.
Plein d'éloges pour les chefs-d'oeuvres de la peinture vus à Florence, Goethe est
très critique pour le Dôme de Milan, encore inachevé à cette époque, mais admire
en connaisseur la Cène de Léonard, au point de lui consacrer plus tard une étude
peu connue, à peine traduite récemment, une vraie étude d'expert.
A peine rentré à Weimar, Goethe y rencontre une jeune allemande, Christiane
Vulpius, avec qui il fonde un foyer durable, bien qu'elle ne soit pas reçue dans la
Haute Société de Weimar, où Goethe reprend sa place, et ses fonctions auprès
du Duc de Saxe-Weimar. C'est alors qu'il écrit les “Elégies romaines”, pleines de
ses regrets d'avoir dû quitter Rome.
Il y évoque des amours de rencontre, où l'on a cru cent ans plus tard voir une
jeune romaine, qu'on a cherché à identifier. En fait il doit s'agir de Christiane la
jeune allemande que Goethe ne va plus quitter.
Il doit pourtant accepter de se rendre à Venise pour y accompagner la Grande
Duchesse Anna Amalia. Il y écrit un recueil de poésie, les “Epigrammes
Vénitiennes”, parues en 1790.
Comme Goethe y exprime quelque dépit des Italiens, on peut en conclusion
revenir aux louanges qu'il exprima longuement dans le “Journal”, à ses
remarques sur l'italien gai et travailleur, son goût, son style de vie, démontrant
une capacité d'observation rarement observée chez d'autres voyageurs. Pour
illustrer ces remarques on termine sur l'image d'une peinture allégorique
d'Overbeck représentant l'Allemagne et l'Italie.
Vous pouvez écouter (et voir) la conférence en suivant les liens ci-dessous.
|