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18 novembre 2014

 

"La Sardaigne plein les yeux"

par Henri MASSIEU

 

henri Massieu

Une fois encore, nous avons passé une soirée de rêve dans la grande île. On en a eu “plein les yeux”, comme c’était promis, au cours d’une ballade enchantée et pleine de fantaisie.

  porto bello train arzac  

La mise en route ? Des premiers plans de fleurs sauvages de Sardaigne, puis on prend le petit train touristique de la Gallura et ses tunnels minuscules, ses modestes gares, qui va nous mener à Arzachena. On comprend qu’on y va à l’occasion du festival international “isole che parlano”, mais il ne s’agit pas de nous faire assister au festival numéro par numéro. Nous allons plutôt en goûter des morceaux choisis mêlés à des visites musicales au Musée Mud’A d’Aglientu, aux ruines étranges d’Oschiri, à l’ impressionnant site nuragique de Losa, et se terminant par le défilé folklorique de Sassari.
Sans s’en rendre compte et comme en rêve, on flâne d’un site à l’autre, d’une image typique à une autre, d’un instrument de musique à l’autre, les intervalles baignant dans un fond d’ambiance très réussi exécuté à la guitare par le cinéaste lui-même. On se sent enveloppés d’un sentiment de fraîcheur et de grand air, de fantaisie et d’authenticité, et en même temps on apprécie les effets de la camera quand elle s’attarde sur une voûte à Losa, ou sur les couleurs étalées, unies ou changeantes, du ciel et de la mer de Caprera.

isolecheparliano guitare harpe voute caprera

Pour s’y retrouver apparaît avant chaque séquence une carte schématique de la Sardaigne avec un point rouge qui indique le lieu évoqué. Et c’est la même image, déformée pour ressembler à une guitare, qui sert de présentation en rappelant l’instrument de base de cette promenade musicale.
Certaines visites sont filmées plus largement, comme celles du site rupestre d’Oschiri, son écriture indéchiffrable et ses constructions rocheuses énigmatiques, ou bien des voûtes spectaculaires et du “pozzo sacro” (puits sacré) de Santa Cristina.
On reconnaît en passant le ziggurat de Monte d’Accodi, qui sert de cadre à des spectacles de groupes folkloriques, ceux qui nous sont présentés, l’un masculin, l’autre féminin.
Parmi les étranges dessins que forment les rochers des rivages sculptés par l’érosion, la caméra s’attarde un moment sur un profil d’homme, ou sur celui de Garibaldi, ou celui d’une souris, et termine comme il se doit sur l’ours de Capo d’Orso.

     
    losa basalt ecrit capodorso

Avec malice le cinéaste les munit parfois de pastilles de couleur, ces pseudosculptures des rivages, comme aussi les étranges créations sculptées d’Oschiri, soit pour simuler des personnages imaginaires, soit en se contentant par un détail d’accentuer l’impression obtenue. L’assemblée rit de bon cœur à ces ingénieuses trouvailles.
La musique sarde est à l’honneur, avec ses étranges instruments, et les chants de ses “tenores” qui, lors d’une représentation originale, s’affrontent aux chants d’un groupe corse venu au festival, tous deux se complétant dans une totale harmonie.

garibaldi tire la langue mamuthones tenors sardes tunisien

Notre ballade nous mène ensuite à Sassari, où nous assistons à la “Cavalcata” de l’année, un très grand défilé de groupes folkloriques venus de toute la Sardaigne, défilé plein de couleur, de musique et de chants. On est au premier rang pour admirer les groupes qui défilent dans une ambiance pleine de gaieté, arborant leurs étonnants costumes, sévères ou châtoyants, étranges parfois comme les masques des Mamuthones. La camera nous fait admirer la grâce des jeunes femmes sardes, l’harmonie des couples qui dansent, le charme des groupes d’enfants si joliment costumés, les parades des cavaliers et leurs magnifiques montures.
Et pour terminer Henri revient à la mer, en l’île de Stargi, qui sert de décor à l’un des spectacles du festival, présenté semble-t-il en pleine nature, sur le rivage d’une calanque de la grande bleue. Les numéros se succèdent au violon, dans ce cadre unique; c’est celui où notre cinéaste a choisi de terminer sa présentation, par un magnifique coucher de soleil en musique. De nouveaux spectateurs viennent se joindre : la camera s’élève pour nous montrer la flottille des admirateurs, venus de partout en bateau pour, de la mer, admirer et écouter.

  chevaux danse jupes calla pirate

C’est là que prend fin l’enchantement : la ballade est terminée, nos rêves de Sardaigne nous laissent, et nos vifs applaudissements remercient chaleureusement Henri Massieu pour cette nouvelle réussite.