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Dans le Duché de Savoie de la contre-réforme![]()
Daniel Labrette a insisté à juste titre sur le caractère original de ces églises rurales, édifiées souvent dans des lieux isolés, dont certaines renferment des œuvres d’une richesse inattendue. Il y a d’abord une cause économique : ces communautés montagnardes, liées à l’exploitation des alpages, se sont enrichies à partir du XVIe siècle grâce à l’industrie fromagère, et ont pu alors investir dans la Maison du Seigneur. Car l’autre cause est d’origine religieuse : On peut dire aussi qu’à l’époque la Savoie était un territoire sous une double influence, français par la langue et les institutions, rattaché au Piémont par la culture ; il n’était donc pas étonnant que les artistes viennent d’Italie et ces bâtisseurs venaient tous du même canton : le Valsesia, ou vallée du fiume Sesia qui va du Mont Rose à Vercelli. On retrouve dans toutes ces églises du Faucigny dont l’extérieur, outre le joli clocher à bulbe, est toujours avantagé par un arrière-plan de sombres sapins et de cimes enneigées des caractères communs : une façade plutôt sévère, ornée seulement d’un fronton et de niches, parfois d’un large auvent décoré de peintures ou d’une croix portant tous les signes de la passion. Mais c’est à l’intérieur, sur les retables et leurs trois étages que ces artistes anonymes ont montré tout leur talent, que ce soit dans la petite chapelle des Chattrix ou dans le chœur monumental de Saint Nicolas de Véroce : superbes photos de notre guide qui nous a donné l’envie d’aller là-bas en Faucigny… André Lingois, par interim |