6 février 2024

 

Cesare Pavese,

« La mort viendra et elle aura tes yeux »

 par Camille Rondier

Cesare Pavese naît le 9 septembre 1908, à Santo Stefano Belbo, dans les Langhe, région de collines situées dans le Piémont et inscrites au Patrimoine de l'UNESCO.

Le 27 août 1950, à l'approche de ses 42 ans, il absorbe, à l'hôtel Roma de Turin, une dose mortelle de barbituriques.

Entre temps, il a écrit des poèmes, une dizaine de romans, des nouvelles, des essais, des articles. Il a été éditeur chez Einaudi, a été traducteur : des romanciers, de langue anglaise plus particulièrement, a été assigné à résidence en Calabre durant la période fasciste...

Le 24 mai 1950 il a reçu le prix Strega pour La bella estate, comprenant : La bella estate, il diavolo sulle colline, tra donne sole. Peu de temps après a publié La luna e i falò, véritable retour aux sources, peut-être un testament.

Est-ce justement parce qu'il venait de publier La lune et les feux, et qu'il avait épuisé son inspiration, est-ce parce que la dernière femme qu'il a aimée n'avait pas, comme les précédentes, répondu à son besoin de recevoir "le regard de reconnaissance qu'une femme comblée adresse à un homme" qu'il a mis fin à sa vie ?

Dans sa chambre d'hôtel, sur la page de garde des Dialoghi con Leuco, "son passeport pour l'éternité", Pavese laisse un mot bref : Perdono tutti e a tutti chiedo perdono. Va bene ? Non fate troppi pettegolezzi. ("Je pardonne tout le monde et je demande pardon à tout le monde. Ça va ? Ne faites pas trop de commérages")

Quoi qu'il en soit, son journal, Il mestiere di vivere, publié à titre posthume, montre un homme tourmenté à la recherche d'une totalité : la réussite littéraire ET la réussite amoureuse. Il a obtenu la première, il n'a pas eu la seconde.