Durant cette période de changement aux débuts progressifs, dans ce pays composé de duchés, comtés, marquisats et autres républiques, mais aussi tourmenté par des épisodes guerriers dont ces nombreux états italiens vont devoir s’accommoder au mieux en laissant pourtant le monde artistique, littéraire et même scientifique s’exprimer malgré tout. Les études anatomiques se poursuivent plus finement et ont laissé place à bien d’autres recherches polyvalentes typiques du monde de la Renaissance, car, d’abord, tous ces savants sont aussi bien des médecins et chirurgiens qui vont devoir faire face à l’explosion terrible du nouveau péril pourtant connu, mais pas à un tel niveau de contagiosité et de gravité : la syphilis !
Mais, sur la vingtaine de personnes évoquées, vous allez rencontrer chez ces humanistes, des anatomistes corrigeant Vésale, des anatomopathologistes, des philosophes, des poètes, d’éminents botanistes, des historiens de leur art, des mathématiciens, des ingénieurs, des illustrateurs didactiques, des créateurs de nouvelles médications, des naturalistes, des innovateurs en chirurgie, des médecins religieux souvent dominicains, des médecins militaires, voire des inventeurs plus ou moins physiologistes. Cela nous permet de juger du rôle important de Venise et de son imprimerie tout comme celui de l’université de Padoue, mais encore celui de Rome, Trente, Naples, et un peu plus tard Palerme. Reste que ce siècle a permis d’établir des principes généraux de l’infection et de la contagion et de livrer les règles de l’épidémiologie moderne. Mais, il convient d’exprimer que, malgré la révolution libératrice de cette Renaissance dans l’histoire de la médecine, l’héritage a, dans une certaine mesure, déçu les espérances qu’on pouvait en attendre et bien des découvertes durent l’être à nouveau pour apporter un effet thérapeutique et pratique. Cela est engendré par le manque de moyens d’exploration suffisants comme — et ce sont de simples exemples — l’usage courant de la prise de température et du microscope.
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