Depuis 2007, la commune de Gaeta a érigé une stèle funéraire en l’honneur de Goliarda Sapienza avec l’inscription « À la mémoire d’une voix libre ». C’est dans cette ville qu’elle est morte, à l’âge de 72 ans, après une chute dans l’escalier de sa maison. Pourtant, lorsque Goliarda Sapienza décède le 30 août 1996, elle est largement inconnue du public italien. C’est une éditrice française, Viviane Hamy, qui la révèlera en acceptant la première, en 2005, de publier et de défendre L’art de la joie (L’arte della gioia), texte improbable, dont le temps de l’écriture s’est étalé sur une dizaine d’années : 1969-1979. L’ambition de Goliarda Sapienza est d’écrire un roman que personne n’oserait écrire, tel que l’a fait Nabokov avec Lolita. Mais alors qu’elle a déjà publié deux ouvrages autobiographiques qui ont reçu un bon accueil, les Éditions Feltrinelli refusent l’ouvrage malgré l’intervention de Sandro Pertini, ancien ami de sa mère et dorénavant président de la République italienne. Plus tard, en 1983, après la publication de L’université de Rebibbia qui est un succès, une autre maison d’édition Rizzoli, ne se lance pas plus dans l’aventure. Belle revanche, malheureusement posthume ! |