Retour à la page de présentation des conférences de la saison 2015-2016 5 janvier 2016
Soirée poétique. Lecture de poésies de Myriam SISBANEpar un groupe d'Acorfiens
Poète prends ton luth … C'est ce qu'a fait Claude Viviani en cette soirée du 5 janvier 2016. Musique et instrumentiste anglais ponctueront les lectures de quatre acorfiens, lectures des œuvres d'une grande inconnue de presque tout l'auditoire : Myriam Sisbane.
Et la chanson à quatre, voire cinq voix, de pouvoir commencer, au son du luth, évidemment. L'auditoire, d'abord intrigué, va bientôt faire preuve du plus grand intérêt, et finir enthousiaste. Il est vrai que les quarante poèmes proposés, dans leur grande diversité, ont pu satisfaire tous les goûts. Quatre et même cinq voix ! Celle de Geneviève à l'émotion difficilement contenue celle à l'impeccable maîtrise de Marie-Hélène; celle de Françoise, cristalline, presque enfantine ; celle, posée, du maître d'école, Daniel et puis celle, plus grave, de l'invité surprise, Claude dont le coeur est chaviré car, Myriam le lui fait dire, "Dans les bras d'un marin,
J'ai le mal de mer." En fermant les yeux, on peut s'imaginer, tel Bernard Pivot sur un plateau de télévision, entouré d'une foule de poètes. Un sonnet et c'est Ronsard une page étrange et c'est Apollinaire dans ses calligrammes. C'est Paul Fort qui arrive au trot de son petit cheval devant "une carriole
que tire une rosse j'ai jeté mon pauvre coeur cravaté de brume mon coeur inanimé." Prévert surgit bientôt, "Une girafe
deux orteils trois oiseaux et le ciel si haut si beau." pour un curieux inventaire qui s'efface pour laisser place à Carco
"des yeux couleur d'aubergine
des yeux fascinants comme on en voit peu ." , puis à Desnos , car , nous dit Myriam ,
"Dans mon île
un crocodile gobe les mouches gentiment fait de l'oeil aux passants aux hirondelles , aux flamants ..." Et voilà même ce bon La Fontaine qui pointe son nez avec ce héron devenu roi,
"le roi des plus nobles
et gentes grenouilles de la terre." De toute évidence, nos lecteurs ont voulu rester dans la légèreté; quelques poèmes, cependant, traitent de sujets plus graves. Nostalgie lorsque Myriam avoue :
"Je voudrais revoir les oasis…
Je voudrais encore entendre l'imzad." (imzad : vielle monocorde touareg) Révolte de l'adolescence :
"Oui la jeunesse enterre un monde
qui la bâillonne la rudoie n'a pour elle que rancoeur." et ses conséquences : "Quand je pense à l'enfant que tu étais et que je vois ce que tu es." Exaspération , même , du nouveau-né : "Je trouve intolérable d'être né sans avis préalable."
"On en sait encore moins lorsque l'on sort de fac, mais on pourra saquer , car on est diplômé ! Il faudra leur parler de patrie, de devoir, de travail et de paix. Il faudra les coller ..." Ces bons ou mauvais élèves qui n'ont plus qu'à descendre d'un étage pour goûter panetone et asti afin de fêter dignement la Befana et, le verre à la main, remercier Geneviève à l'initiative de cette merveilleuse soirée. Vous pouvez écouter (et voir) la conférence en suivant les liens ci-dessous.
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