Ce personnage traditionnel semble trouver son origine, bien avant l'ère chrétienne, dans des fêtes antiques connues sous le nom de Saturnalia chez les Romains, de Kronia chez les Égyptiens, de Kakelia chez les Alexandrins Mais il remonte essentiellement à Diane et autres divinités féminines liées à un culte de la fertilité.
La fête chrétienne de l'Épiphanie serait apparue au IIe siècle de notre ère pour célébrer l'apparition la venue de Jésus. On ne connaissait pas la date de la naissance de Jésus, on choisit donc de fêter son baptême dans le Jourdain c'est-à-dire sa "manifestation" (son "épiphanie"). La date de ce baptême étant elle-même incertaine, la fête de l'Épiphanie fut fixée selon l'usage de l'Église de christianiser les fêtes païennes au 6 Janvier, jour consacré à la bénédiction des eaux dans les cultes dionysiaques. Le choix d'une telle date s'explique probablement par le premier miracle de Jésus, qui, aux noces de Cana, transforma l'eau en vin, ce qui permit de lier cette action miraculeuse au culte des eaux.
Le même jour, le 6 janvier, on fêtait, dès le Ier siècle, la venue des Rois Mages, prêtres persans, en relation avec le culte de Mithra combattu par l'Église.
Au début du Ve siècle, le moine Giovanni Cassiano soutint dans ses Collationes (relation d'institutions monachiques égyptiennes), que par ancienne tradition, les évêques considéraient comme jour de naissance du Christ "le jour de l'Épiphanie qui n'était pas une fête distincte de Noël". À Jérusalem aussi, aux alentours de 381, la naissance du Christ était encore célébrée non pas le 25 décembre, mais bien le 6 janvier.
La Befana, que l'on fête le 6 janvier, apporte des cadeaux aux enfants comme les Rois Mages ont apporté leurs présents à l'Enfant Jésus. Mais il arrive que la "veccia" ou la "veceta" prenne un caractère maléfique. Autrefois, le soir précédant la fête, on allumait de grands feux aux carrefours où se rassemblaient les habitants qui apparaissaient quelquefois vêtus d'habits féminins, le visage masqué par un grand chapeau. À la fin des cérémonies on brûlait une effigie de la Befana mise à mort des vieilles divinités féminines démonisées ? Tout ceci montre que la tradition païenne a survécu, de façon plus ou moins ambiguë, à la christianisation des rites antiques.